Le minimum à savoir avant de se lancer dans l'acquisition des images à la webcam

Signalons que tous les  programmes cités si-après sont des freewares (sauf Photoshop ), ce qui correspond bien à la philosophie de la webcam astro de faire les meilleures images pour le prix le plus bas possible !

Centrage et focalisation

Cette partie est loin d'être évidente pour un débutant compte tenu de la petitesse du capteur et du manque de repère quant à la bonne focalisation. Il n'est pas rare lors des premiers essais de bien avoir la planète sur le capteur, mais tellement défocalisée qu'elle n'apparaît pas. Le fait d'ajouter une barlow x2 réduit également le champ d'un facteur 4.

Le truc que j'utilise :

e pointe l'objet avec l'oculaire le plus fort dont je dispose puis je place la caméra au foyer. La caméra est sur mode auto à 10 im/s

Dès que je localise l'objet, je le met au centre du capteur, je règle le chercheur, je fait la mise au point et je retire la caméra !

Je remet l'oculaire en place sans toucher à la mise au point.

Je fait jouer l'oculaire d'avant en arrière jusqu' à ce que ce soit net, sans toucher à la molette de mise au point ! 

Je repère la position de l'oculaire (pour moi, au bout du porte oculaire)

Je place la barlow et fait le recentrage et pré-mise au point avec oculaire au bout du porte-oculaire

Je remet la caméra et comme j'ai dégrossi la mise au point avec l'oculaire, l'image n'est pas trop défocalisée.

Je refait la mise au point, je recentre la planète et je vérifie qu'elle est bien au centre du réticule du chercheur.

Le centre du réticule doit correspondre au champ de la caméra et non au champ de l' oculaire, celui-ci ne servant qu'à dégrossir la mise au point. Le prochain pointage se fait au chercheur, avec la caméra en exposition automatique, directement montée sur la barlow. Si on manipule le tube avec précaution, le réglage du chercheur reste efficace très longtemps et permet donc de centrer l'objet rapidement.

Prise de vue

Pour le planétaire, je conseille d'abord de régler le gain entre 50% et 80% pour obtenir une bonne dynamique et ensuite régler la vitesse d'exposition et le nombre d'images par seconde. Le reste des paramètres est laissé à 50%. Le sujet doit être le plus lumineux possible sans toutefois présenter de zones saturées.

Prendre plusieurs films espacés de quelques minutes pour profiter des changements de condition de turbulence. La longueur des films est en moyenne comprise entre 10 et 150 secondes suivant la capacité du disque dur et du sujet : poses courtes pour la Lune, longues pour Mars, 2 à 3 minutes maxi pour Jupiter et Saturne qui tournent très vite sur elle même,  ce qui, à 10 img/sec fait 1200 à 1800 images à traiter...

Pour les planètes moins brillantes que Jupiter, il faut travailler avec la vitesse d'obturation la plus basse possible. Il est possible de télécharger une modification du driver de la vesta sur le site de Bernard Bayle permettant d'abaisser cette vitesse d'obturation en mode manuel à 1/6 ème sec.

En général il y a deux cas de figure :

turbulence faible : travailler à 10 img/sec et gain à 60% voir moins en lunaire

turbulence forte : travailler à 15 voir 20 img/sec et gain à 80%

Traitement planétaire Le logiciel le plus simple pour traiter les images planétaires est "Avi2bmp". Malgré une bonne maîtrise de logiciels plus puissant comme "iris", je continue de m'en servir pour me faire une idée de la qualité des images enregistrées et ainsi décider de jeter le film ou au contraire pousser le traitement sous iris Exemple sur Saturne Tout d'abord dans Avi2bmp, ouvrir votre film puis "menu édition/cadre auto". Ensuite, faire défiler image par image grâce aux flèches du clavier et supprimer les cadres autour des images floues avec la touche "C" (pour cet exemple 18 images éliminées sur 56 en n'étant pas trop sévère) ensuite faire "traitement/compositage kappa sigma" (coeff. 3 pour mon image). Sur l'image résultante, faire un clic droit puis poussez la saturation pour faire ressortir les couleurs et cliquez sur "enregistre". Importer l'image dans "Xnview" et faire un "sharpen" de force 80 par ex., accessible par le menu "filtre/autres/sharpen"

Pour sortir le maximum d'une image, je vous conseille de faire appel au logiciel "Iris" de Christian Buil et d'en consulter les leçons qui vous expliqueront comment vous en servir.

Une très bonne page sur le traitement des images couleurs sous iris par Jean-Baptiste Gordien : http://www.astrosurf.com/astrojb/tra.htm

Poses longues

Steve Chambers a découvert le moyen de faire des poses illimités en modifiant le circuit électronique de la caméra. Cette possibilité ouvre désormais un champ d'application quasi illimité qui permet véritablement à la webcam de se rapprocher de sa grande sœur ccd, et ce pour un coût bien plus faible !

Tous les détails de la modif matérielle sur la page de Denis Jarry

Configurer sa caméra en mode raw ( modification logicielle ) permet de récupérer une image propre débarrassée d'artefacts. Toutes les explications sur le site d'Etienne Bonduelle

Enfin, le top est de greffer un capteur NB à la place du capteur couleur d'origine. Moins bruité, ce capteur est également trois fois plus sensible. Les galaxies lointaines sont désormais à portée des webcams ! Le problème est de se procurer ce capteur... des commandes groupées sont parfois lancées sur la liste astrocam.

Le logiciel Astrosnap, d'Axel Caniccio, véritable couteau suisse de la webcam astro, permet d'utiliser le mode pose longue de la caméra modifiée, renommée VP-SC en l'honneur de Steve Chambers

Traitement ciel profond

L'acquisition des images se fait sous Astrosnap après une mise en station rigoureuse facilitée par ce même logiciel.

Je fais tous les traitements  sous iris : normalisation de l'offset, soustraction d'un dark médian pour chaque image, registration, addition, éventuellement trichromie. Pour plus de détails, vous pouvez consulter le très bon site de Frédéric Guinepain.

Les finitions : réglages des contrastes, renforcements, réglage des niveaux du fond du ciel sont faits sous photoshop.